Surveillance ~ Emett et James

Cela faisait combien de temps qu'Emett n'avait pas dormi dans sa chambre à l'Académie ? 2 ? 3 mois ? Il ne savait plus, il avait oublié... Mais ça lui avait manqué, le lit était la meilleur invention de l'homme.
Non pas que dormir contre un dragon chaud qui nous brece avec sa respiration eétait désagréable... au contraire... Mais le lit reste l'endroit le plus confortable pour dormir. Mais bon, Keith avait beau être fort, il n'accepterai jamais de porter sur son dos un lit en plus du Recruteur... alors celui-ci faisait avec.

Bref... Après cette première réflexion du matin, il était temps de se lever. Le Recruteur s'étira et poussa un cri en tombant par terre vu qu'en faisant ça il avait fait basculer son centre de gravité hors du lit.
Instinctivement, l'homme regarda autour de lui pour s'assurer que personne ne l'avait pas vu, immobile, le regard méfiant. Il étendit même sa lecture des âmes au hasard au cas où Rin ait été là à le regarder, invisible.
Heureusement pour lui et son ego, il n'y avait personne. Enfin... On ne pouvait pas tellement dire qu'il lui restait beaucoup d'amour propre après tout ce qu'il avait fait dans sa jeunesse... Mais suffisemment pour qu'il tienne à ce qu'on ne le vois pas s'étaler de tout son long par terre dès le réveille.

Emett finit par se relever et après s'être habillé chaudement, il sortit de sa chambre. Il était encore tôt, la majorité de l'Académie dormait encore. Le soleil commençait doucement à se lever et on allait bientôt pouvoir déverrouiller le bâtiment. C'était une nuit sans incident qui s'achevait doucement.
Le Recruteur descendit au réfectoire, les cuisiniers avaient depuis longtemps sortit le nécéssaire pour le petit déjeuner et l'homme se fit un café et commença à manger du pain brioché en silence, debout dans la grande pièce vide. C'était angoissant ce silence peusant, ce vide qui vous envahissait, chaque bruit de mastiquation résonnait dans toute la salle. Emett eu un frisson et finit par sortir du réfectoire pour continuer à manger dans le couloir qui était tout aussi vide mais beaucoup moins effrayant.

Une fois le café bu, il alla laver sa tasse à la cuisine, histoire de ménager les cuisiniers qui auraient bien assez de vaisselle un peu plus tard dans la matinée en plus du déjeuner à préparer. C'est qu'il faisait bien son boulot Emett et qu'il y en avait des bouches à nourrir à présent !!!
Une fois parré pour la journée et enfin rassasié, Emett profita de l'ouverture de l'Académie pour aller à l'extérieur.
Il appela aussitôt Keith pour voir s'il allait bien et s'il n'avait besoin de rien. Il ne pouvait pas comprendre le jeune dragon qui ne maîtrisait pas encore la langue des humains mais il pouvait voir son état grâce à la lecture des âmes qui avait son propre language universel. C'était un langage compliqué que seul Emett pouvait voir et comprendre.

Une fois qu'il fut rassuré concernant l'état de son dragon, il alla tout le même vérifié s'il ne s'était pas amusé à aller manger 1 ou 2 chevaux dans la nuit. Celui-ci ne l'avait jamais fait et était parfaitement conscient que ce n'était pas une bonne idée, surtout qu'il y avait des proies bien meilleurs un peu plus loin de l'Académie, mais Emett ne pouvait pas s'empêcher d'aller vérifier tout les matins à chaque fois qu'il était à l'Académie.
C'est quand il arriva aux Ecuries qu'il tomba sur James, il s'occupait d'un cheval et ne l'avait apparemment pas vu arriver. Mais peut-être qu'il savait le Recruteur présent en captant ses pensées... Les télépathes étaient presque impossibles à surprendre... C'est pour ça que c'était encore plus amusant de réussir à les faire sursauter... Enfin bref.

"Tu es bien matinal James.... Je pensais que dormir avec sa femme contre soi nous faisait rester au lit plus longtemps au contraire..." ironisa-t-il avant de parcourir l'écurie du regard. "Bien... Je vois que mon dragon n'a mangé personne... C'est parfait..." observa-t-il et il regarda à nouveau le vétérinaire. "Et toi ? Pourquoi es-tu là ?"

James n’avait pas fait une seule nuit complète sans cauchemar depuis… il ne savait pas depuis combien de temps, mais depuis bien trop longtemps à son gout, en tout cas. Il envisageait serieusement de demander à Li-Fang de lui faire boire un truc pour récupérer complètement. Enfin, au moins, cette fois, il ne s’était pas réveillé en hurlant. Ni en donnant des coups dans le vide ou à sa compagne. Ni en s’emmêlant dans le drap , pas plus qu’en tombant du lit. Non, il avait juste ouvert les yeux, glacé de terreur, les mains crispées sur le drap, haletant légèrement.

Il avait beau se tourner, se retourner, changer de position, il était incapable de se rendormir. Fatigué, il finit par se lever et s’habiller avant de descendre aux cuisines piquer une pomme et un bout de pain qu’il mangerait en chemin. Et une carottes ou deux, accessoirement. La petite jument qu’il avait l’habitude de monter lui en serait recconnaissante.

Fidèle à son habitude, Hawk, le berger allemand, l’avait suivi sans un bruit, guettant le moment où son maitre lui lancerait un bout d’os à grignoter. Mais rien ne vola vers lui ce matin là. Le chien soupira. Tant pis, il prendrait son mal en patience. De toute façon, il était bien plus tôt que d’habitude.

James emprunta les tunnels qui partaient des cachots et rejoignait les écuries. Il faisait encore nuit, et sortir dehors alors que le soleil n’était pas levé relevait du suicide. Les ombres rodaient toujours, à la recherche d’un corps humains sur lequel elles pourraient se coller et dont elles pourraient aspirer l’énergie vitale. Le vétérinaire en avait déjà fait les frais une fois, ça lui avait suffi. Tout en marchant, il ne put s’empecher de tourner et retourner dans son esprit la question qui le taraudait depuis la première attaque des Invecteurs. Où ses tortionnaires avaient ils pu lui mettre ce foutu émetteur ? Il se passa une main sur la nuque, nerveux.

L’odeur de foin qui l’accueillit et la chaleur des écuries le détendit et il se dirigea immédiatement vers la sellerie pour prendre des brosses, puis il revint vers le box de sa monture favorite. La petite jument dressa les oreilles et hennit doucement en le voyant venir vers elle.

-Salut ma belle…

Il entra dans le box et Hawk se coucha devant la porte, au cas où quelqu’un voudrait venir déranger son maitre…. James donna les carottes à la jument et instaura un dialogue mentale avec elle à l’aide de son pouvoir de communication animale, tout en étendant sa télépathie aux environs, encore un peu nerveux tout de même.

Il commençait son pansage lorsqu’il sentit l’esprit d’Emett pas loin. Simultanément, Hawk dressa la tête dans la direction du recruteur et laissa pendre sa langue hors de sa gueule, les yeux plein d’espoir. Peut être avait-il quelque chose pour lui ?

James ne se retourna pas vers son ami lorsque celui-ci vint devant la porte. Il continua à bouchonner méticuleusement la jument.

-Quand tu passes tes nuits à faire des cauchemars, crois moi, femme ou pas, ta seule envie le matin c’est de fuir ton lit. murmura-t-il doucement, les yeux obstinément baissés sur le flanc de sa monture. Y’a interet à ce que ton dragon se tienne loin de mes chevaux, sinon, je me débrouille pour le virer de l’Académie à coup de pieds.

Mais le vétérinaire sourit. Il leva les yeux vers Emett sans cesser de brosser la jument.

-J’ai besoin de me changer les idées… Alors j’allais prendre Nausica pour faire un petit tour dans le parc, jeter un œil aux frontières. Comme ça, Olief aura moins de choses à faire. Et toi ? T’étais juste là pour compter les chevaux ?

James passa à nouveau la main sur sa nuque, de nouveau très nerveux. Parler des frontières lui faisait penser à la bataille, la bataille aux Invecteurs, les Invecteurs à son cauchemar, son cauchemar à la torture qu’il avait subit lors des dix passés chez eux à servir de cobaye.

Emett lui rendit son sourire, on pouvait dire que l'hostilité de Li-fang n'avait pas déteint sur son compagnon. Emett avait toujours apprécié James, son côté sauvage et toujours dehors lui plaisait, il aimait bien passer du temps avec lui.
Il ne savait pas tellement ce qu'il avait fait à l'infirmière mais elle semblait vraiment avoir une dent contre lui, surtout depuis qu'elle avait été victime de ce... "tueur" soit disant recruté par lui en tant que cuisinier.

Il se rendit compte rapidement que l'âme de James commençait à s'agiter alors qu'il venait de parler de vérifier les frontières. Son esprit retournait vers les épisodes de sa vie que son esprit avait enfermé et qui n'était ressortit que tout récemment.
Il s'approcha de James en flattant la tête de Hawk au passage. Il posa sa main sur l'épaule du vétérinaire et la serra amicalement.

"A la base oui... J'étais juste là pour 'compter les chevaux'... Mais j'ai pas grand chose à faire quand je suis ici, à part voir si les nouveau s'intègrent bien et respectent les règles... Alors, il lui fit un clin d'oeil complice, je me demande si tu accepterai un vieux vampire pour t'aider..."

Se qualifier de "vieux vampire" était un peu exagéré mais il était vrai qu'il était partit pour vivre l'équivalent de deux vies humaines... au minimum.

James lança un regard reconnaissant à son ami lorsqu’il sentit sa main réconfortante sur son épaule. Emett avait un pouvoir tellement particulier…. On ne pouvait rien lui cacher. C’était vraiment gênant parfois. Mais d’autres fois, comme aujourd’hui, c’était plutôt un soulagement.
Le vétérinaire éclata de rire en entendant sa dernière réplique.

-Un vieux vampire comme toi peut toujours être utile pour une vérification de frontière ! Surtout avec un jeune imbécile aventurier comme moi.

James lui rendit son clin d’œil.

-Tu viens à pied, à cheval ou en dragon ? demanda-t-il en sortant du box pour aller chercher le harnachement de sa monture.

« Hawk, surveille Nausica, qu’elle ne sorte pas du box. » lança-t-il mentalement à son chien, à l'aide de son pouvoir de communication animale..

Hawk dressa les oreilles et s’assit en laissant pendre sa langue sur le coté de sa gueule.

Emett enviait beaucoup James pour son pouvoir. Être capable de parler aux animaux... C'était fascinant. Il est vrai qu'avec le premier dragon qu'il avait rencontré, il n'avait pas eut beaucoup de difficultés à communiquer étant donné que celui-ci avait appris le langage des humains, mais c'était au prix d'un nombre incroyables d'années d'efforts et de patience... Pour James c'était inné, et son charisme faisait le reste pour qu'il puisse mettre des hordes entières d'animaux sauvages de son côté.

Emett était capable de lire dans les âmes des animaux aussi bien que dans celles des hommes, et c'était même plus facile, les animaux ayant une logique plus simple. Mais cela ne l'aidait pas tellement à communiquer avec eux, ça l'aidait avec Keith, mais ça ce limitait à ça.

Il observa les chevaux dans les boxes, un part un. Un sourire naquit sur ses lèvres.

"D'après ce que j'ai compris Keith est partit pour chasser... Ou faire un tour... Enfin bref il me fait faux bon."

*Il fait toujours ce qu'il veux de toute façon celui-là... Surtout quand on est ici...*

"Du coup je pense que je vais t'accompagner à cheval, et puis on aurait pas le même rythme si j'était sur Keith, il est beaucoup plus rapide, et plus haut."

Spoiler:

James revenait avec l’équipement de sa monture lorsqu’Emett lui répondit. Il commença à harnacher la petite jument.

-Mmmm… Bon…

Il s’arrêta brièvement pour parcourir l’écurie du regard, hésitant sur le cheval qu’il pourrait mettre entre les mains de son ami. Il ne connaissait pas vraiment son niveau et lui coller un animal difficile ne serait pas franchement amusant.

-Tu vas prendre Gallois. Troisième box en partant de la gauche, en face, le hongre bai, donc brun avec les crins noirs. C’est un vieux pépère un peu lent, mais gentil comme tout, faudra juste que tu le réveilles un peu.

Il acheva de sangler sa jument avant de lui glisser le mord dans la bouche et de lui passer le filet sur la tête. Il coinça les rênes derrière les étriers avant de sortir du box.

-Je vais venir t’aider. Tu as déjà fait du cheval ?

Hawk se leva pour suivre son maitre mais James tendit un doigt à l’horizontal à la hauteur de sa truffe et le chien se rassit docilement. Le professeur n’avait même pas eu besoin de regarder le berger allemand, il l’avait senti bouger.

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